Vous avez reçu un mail de la Brigade des mineurs ? C’est une arnaque !
Vous avez reçu un mail d’une personne qui prétend appartenir à la Brigade de protection des mineurs (BPM) ? Nul affolement, c’est une arnaque. Le message en question vous indique que vous vous êtes rendu coupable d’infractions vraiment pas cool : Pédophilie, pédopornographie, exhibitionnisme ou d’autres “joyeusetés” du genre… En absence de réponse de votre part, c’est à la case poursuites judiciaires qu’on vous menace de vous rendre. Dans cet article, on décrypte l’arnaque pour vous 😉
Grâce à son esprit communautaire, Signal-Arnaques est un bel observatoire des arnaques en ligne. L’arnaque dont nous parlons aujourd’hui est précisément née fin Septembre 2020 et ne cesse de prendre de l’ampleur depuis…
Son principe est bien connu : des escrocs s’appuient sur la peur pour piéger massivement les internautes et leur soutirer de l’argent. Pour cela, rien de plus efficace que d’usurper l’identité des autorités : Police, gendarmerie, Europol, Interpol… Tout le monde y passe.
A quoi ressemble l’arnaque ?
Les centaines de témoignages recueillis le confirment : cette arnaque est diffusée par mail.
Dans la majorité des cas, le courriel contient un texte “type” dans le corps du mail ou dans une pièce jointe qui ressemble à celle-ci :
Tous les ingrédients sont réunis pour faire peur : Logo officiel, tampon, signature, termes techniques… On retrouve cette architecture dans quasiment tous les cas.
Comment fonctionne-t-elle ?
L’arnaque est simple : dans le mail envoyé, l’arnaqueur laisse un moyen de le contacter. Il peut s’agir d’un numéro de téléphone ou d’une adresse mail.
La victime, ou plutôt la future victime, prend contact avec l’escroc qui l’invite à verser une “amende” pour éviter des poursuites judiciaires. Le paiement se fait la plupart du temps par le biais de coupons de paiement achetables dans un bureau de tabac.
Si la victime transmet les codes affichés sur les coupons, l’arnaque est accomplie et l’escroc ne donne plus signe de vie.
Quel type d’arnaqueur diffuse ces arnaques ?
Ces arnaques ne demandent pas de connaissances techniques particulières pour être diffusées. Par contre, elles requièrent l’expertise d’escrocs spécialisés dans l’ingénierie sociale et la manipulation des victimes.
Pour ces raisons, ce ne sont pas des hackers qui les orchestrent mais tout simplement des brouteurs d’Afrique de l’Ouest. Ces individus, qui parfois sont aidés de complices en France, signent clairement l’arnaque par des techniques qu’ils maitrisent :
- Manipulation et pression psychologiques
- Utilisation de moyens de paiement difficilement traçables et couramment utilisés dans leurs arnaques (coupons de paiement PCS, Transcash ou Néosurf)
- Utilisation basique de bases de données d’emails piratés
Pourquoi l’arnaque fonctionne si bien ?
Comment une arnaque aussi simple peut-elle devenir l’arnaque de l’année ?
Pour plusieurs raisons en réalité :
- Elle utilise la peur comme principal levier grâce à l’image des autorités (logos, termes utilisés…)
- Elle s’offre une crédibilité en affichant les nom de fonctionnaires réels… La liste est plutôt longue. De cette manière un internaute qui aurait des doutes et ferait des recherches de noms sur internet pourrait s’y méprendre.
- Elle est diffusée très massivement par le biais de “SPAMS” : Il suffit qu’un faible pourcentage de destinataires y réponde pour générer des revenus élevés pour l’escroc.
Que faut-il faire si vous recevez ce mail ?
La réponse est plutôt simple : RIEN ou presque…
Pour bien faire, il faut :
- Signaler l’arnaque sur une plateforme communautaire pour informer un maximum de monde. Il convient d’afficher le plus d’informations possibles quant au mail reçu et de transmettre une copie de la pièce jointe.
- Cliquer sur le bouton “SPAM” de votre messagerie pour remonter l’information automatiquement vers le fournisseur de messagerie.
Il n’est pas nécessaire de porter plainte si vous n’êtes pas tombé dans le piège. Cela ne ferait que d’inonder les autorités (police, gendarmerie, procureurs…) d’informations peu utiles.
Comment ont-ils eu votre adresse de messagerie ?
Les brouteurs utilisent des listes de mails piratés facilement trouvables sur internet. Ces listes contiennent des combinaisons “Adresse Mail / Mots de passe”.
Ils ont juste à rentrer dans l’une d’entre elle et à adresser leurs arnaques aux autres adresses de la liste. Rien de très compliqué en soi.
L’avantage d’utiliser une adresse mail piratée plutôt que d’en créer une nouvelle est que leur délivrabilité est naturellement meilleure. Les anti-Spams se font en effet plus facilement tromper par des emails provenant d’adresses anciennes réputées sans problème.
Qui sont les victimes de cette arnaque ?
Naturellement, on pourrait s’imaginer que les victimes, celles qui paient donc, sont forcément des personnes qui ont des choses à se reprocher…
La réalité est un peu plus différente. Habitués à se cacher, les vrais pédophiles ou autres délinquants du genre disposent naturellement d’une méfiance assez élevée… Peu d’entre eux tombent dans le panneau. Les vraies victimes sont principalement des personnes qui paniquent. Elles n’ont pas nécessairement des choses à se reprocher.
Que faire si vous avez payé et que vous êtes tombé dans le piège des escrocs ?
Dans ce cas, les conseils précédemment donnés s’appliquent mais le dépôt de plainte peut être utile. Cela ne permettra probablement pas de récupérer l’argent mais au moins, l’accumulation des plaintes pourra inciter les autorités à s’intéresser au problème…
Pour aller plus loin
Etant donné que cette arnaque est plutôt virulente actuellement sur le territoire français, nous avons pu établir des listes intéressantes pour ceux qui voudraient creuser le sujet :
- Liste des arnaques d’usurpation des autorités les plus courantes
- Reporting des identités usurpées
- Galerie des images (histoire d’avoir de nombreux exemples)
Je pense que nous sommes arrivés au terme de cet article. Vous avez d’autres questions, des remarques ? N’hésitez pas à utiliser les commentaires, ils sont là pour ça 😉 .
Recherche associée
Fondateur de Signal-Arnaques et de Scamdoc.com, je mets mon expertise au service des consommateurs pour les aider à reconnaître et éviter les arnaques en ligne. Avec plusieurs années d’expérience dans ce domaine, j’aime partager des conseils concrets (et garantis sans arnaques… 😊)
merci beaucoup cela permet d’éviter des arnaques
On a reçu ce mème mail depuis l’adresse: Angelique.Ponson@ac-dijon.fr
Vous pouvez la rajouter à la liste des adresse que vous signalez.
Bonsoir,
Un grand merci pour cet excellent site, si rassurant.
Je viens de signaler une arnaque, fière de participer à la lutte contre ce fléau (à ma petite échelle, bien-sûr).
Vous pourrez rajouter Éric Berot à la liste des identités usurpées.
Sur ce, bonne nuit !
J’ai reçu exactement ce message
Je dois dire que j’ai été “une personne qui a paniqué”, mais qui a eu la chance de tomber sur votre site en vérifiant les noms
Merci beaucoup
Bonjour a tous j’ai reçu un message de ce genre:Centre Nationale
1 – PROCÉDURE JUDICIAIRE : Mme MARYVONNE CAILLEBOTTE, Procureur de Versailles
Elle sera saisie dans 72 heures par nos services. L’affaire sera publiée et sera dissuadée
Autres personnes qui utilisent ces activités sur Internet. Vous ne risquez que 5 ans de prison.
2 – RÈGLEMENT À L’AMIABLE : L’affaire sera traitée auprès des autorités judiciaires françaises et
Désormais, vous devez payer une pénalité supplémentaire de 8 799 € avant la législation.
nationale à cet effet. Vous resterez en période de surveillance supplémentaire avec supplément de 6 mois et en cas
de récidive, nous saisions la justice.
Veuillez vérifier que nous avons répondu pour engager la procédure qui suit l’option que vous souhaitez.
Choisissez parmi les deux options évoquées ci-dessus faute de quoi la procédure judiciaire sera
enclenchée.
DIRECTION CENTRALE DE LA POLICE JUDICIAIRE BRIGADE DE PROTECTION DES MINEURS.